Beta Vulgaris

Site : Le môle 1 de Dunkerque/ Halle aux sucres (59)

Commanditaire : Le Learning Center Ville Durable/ Halle aux sucres

Action : Installation préfigurative sur les espaces verts du Môle 1, exposition Hors les murs des travaux de Simone Kroll.

Date : avril-novembre 2016

Partenaires Le collectif ETC, Fructôse

Au quatrième étage de la Halle Aux Sucres, les travaux de Simone et Lucien Kroll, architectes de la participation, sont exposés. Le Collectif ETC a été invité à penser et construire la scénographie de l’exposition.
Mais avant de grimper aux étages, sur le môle 1, au pied de la Halle Aux Sucres, des espaces publics faisant office de parvis intrigue.
Un espace grand, plat, vert, très venteux, vide. Comment inviter les visiteurs à s’arrêter ?

Dans le cadre de l’exposition Simone et Lucien Kroll, le collectif ETC nous propose de les rejoindre pour s’inviter sur ces espaces publics, afin d’amorcer une réflexion active sur les usages, l’écologie de cet espace, dans une démarche expérimentale et préfigurative questionnant le processus de fabrication de cet espace public. Une extension visible par tous de l’exposition.
Dehors, au jardin, en référence aux travaux de Simone Kroll, donnons la possibilité d’observer, voir pousser et récolter les ingrédients indispensables à un déjeuner (moment à l’honneur dans la proposition du collectif ETC)! Des betteraves, des fraises, des herbes aromatiques, des courges, salades et même des bananiers!

LE SITE

Le site se situe au pied de la Halle aux Sucres de Dunkerque, hébergeant le Learning Center Ville Durable.
Comme son nom l’indique, ce bâtiment industriel récemment rénové abritait le sucre arrivant par bateau sur le port de Dunkerque.
L’aménagement paysager a été réalisé par Michel Desvignes. Mais le projet a été avorté, et l’ensemble des intentions n’ont pu voir le jour. Pour des raisons de rudesse du climat, la stratégie de végétalisation a été remise en question.
Trace de cet abandon de projet, reste aujourd’hui ces ronds vides, cette herbe rase, comme une steppe presque. Un espace appelé “jardin bulle”.
Ce site est un môle industriel, venteux, minéral, impacté par des embruns marins. Offrir une place confortable au “vivant” est un défit!

L’INSTALLATION

LES OBJECTIFS

  1. Parcourir l’espace, inviter à le pratiquer.
    Une invitation à parcourir cet espace vert pour le sortir de son rôle exclusif d’espace de représentation. À travers un parcours-mobilier occupant 3 bulles dessinées par Michel Desvigne nous suggérons une appropriation de cet espace, invitant les promeneurs à accéder au cœur des cercles, à traverser l’espace, à porter un autre regard.
  2. Expérimenter des modes de cultures dans ce lieu prétendu stérile, très contraint.
    L’installation est une invitation à requestionner le rôle du vivant, du végétal, à reconnecter le môle 1 aux espaces verts de la métropole dunkerquoise. Un nouveau trait d’union à inventer, participant au corridor écologique de la métropole.
    Au vu des contraintes climatiques, nous engageons une réflexion et une mise en culture expérimentale des bulles.
    Avec la mise en place de 2 serres géodésiques emblématiques et marquantes dans le paysage, nous accueillons même des plants de bananiers!

L’installation est un parcours. Liant 3 bulles. Et une invitation à prolonger le chemin, l’appropriation de ces “ronds” curieux.
2 bulles accueillent des dômes géodésiques, permettant d’une part d’accueillir un jardin, protégé du vent et des embruns, mais aussi quelques travaux de Simone Kroll. En particulier le projet qu’elle a mené à Chaumont/Loire, autour du jardin comestible. Sur l’espace public, dans le jardin, elle est à l’honneur.

PRODUCTION DE SUCRE?

L’objectif était de préfigurer par une intervention artistique et poétique, des usages et aménagements possibles. Comme un rappel de l’histoire du lieu, et tout en bousculant l’image “non-productive” que l’on projette aujourd’hui sur l’espace public, nous irons jusqu’à la fabrication de sucre à partir des betteraves sucrières cultivése sous dôme! Aller au bout d’une démonstration, sachant que les moyens llimités prévus à cet effet et nos maigres compétences en la matière nous excusent d’avance d’un potentiel échec!

Nous récoltâmes des betteraves, des grosses, des belles. plusieurs kilos.

Avec un groupe d’enfant, nous primes le processus à cœur : lavage, épluchage, découpage, cuisson, filtration, cuisson, ajout d’eau de chaux, évaporation … jusqu’à obtenir un sirop goûtu et  curieux, s’approchant très sérieusement de ce qu’on pourrait appeler sucre de betterave!

Quelques semaines plus tard, nous démontons les dômes. Une dernière récolte, avant de laisser les bulles de nouveau en plein vent.